| Beorg Champion
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| Sujet: [Concours de fanfics 3 - Halloween] Jack-o'-lantern Mer 9 Nov - 14:52 | |
| Voici ma fanfic déposée pour le concours sur le thème d'halloween, brillamment remporté par Arumiah. Encore félicitation à toi ^^ ! En tous cas, voici mon oeuvre : - Jack-o'-lantern:
Je pense que ça aurait pu mal se terminer. Mais finalement, tout est bien qui finit bien, enfin, si on oublie cette affreuse bosse sur ma tête. Bref, pour en revenir à cette histoire, il faut se remettre dans le contexte. C’était un samedi comme les autres, avec juste une petite fête de prévue cette soirée-là. Oui, non, parce qu’en fait c’était le 31 octobre, vous connaissait bien cette date n’est-ce pas ?
Ce matin-là, il faisait très beau et j’avais du mal à émerger de ma torpeur automnale. Les rayons du soleil me caressaient doucement le visage à travers les fins rideaux nacrés de la chambre. Tout en m’étirant, je tentais d’éveiller mes sens pour entamer cette journée par le bon bout, c’est pas tous les jours Halloween, pensais-je. Une fois assis, je restais là, fixant bêtement cette horloge qui indiquait déjà plus de huit heures et demie, le moment pour moi de bouger mon gros… enfin, de me lever.
Quelques instants après, je me dirigeais vers l’escalier menant au rez-de-chaussée. A l’orée des premières marches, je tendis l’oreille, et déjà des éclats de rire se faisaient entendre dans le salon. Je me lançais alors vers les planches boisées mais mon entrain fut tel, que ma vitesse me pris de court, m’entrainant inexorablement vers l’étage inférieure, avec mes fesses comme moyen de transport. Grimaçant au pied des marches, je commençais à me relever quand j’entendis des rires discrets sortants doucement de la pièce voisine. Dans l’ouverture de la porte, je voyais ma famille s’amuser de mes prouesses matinales. Je me dirigeais alors dans leur direction et tout en les saluant, je m’assis à ma place habituelle.
- Toujours aussi maladroit à ce que je vois Byron, dit Pierre avec tendresse, me caressant la tête. Tu ne t’es pas fait mal au moins ? me demanda-t-il.
Je lui fis signe que non d’un mouvement de la tête puis je souris. Pierre, c’est mon dresseur, mon ami, mon frère, un peu tout à la fois en fait. Oui, car je suis un pokemon, un Scalpion pour être plus précis.
Tous les pokemon de Pierre dorment en dehors de leur pokeball, d’ailleurs, nous sommes rarement dedans, en général seulement quand on voyage serrés. Nous ne sommes pas nombreux à ses côtés, mais il nous donne une attention toute particulière, à chacun d’entre nous. C’est lui qui prépare nos repas, nous sommes les derniers à le voir le matin quand il part en cours, et les premiers à lui souhaiter la bienvenue le soir quand il rentre.
Mais bref, passons. Pour revenir à cette journée, comme à mon habitude, j’étais encore le dernier debout, même si cela restait matinal, surtout pour moi. Autour de la table, la maman de Pierre, Johanna, s’attelait à ranger la table. Ses longs cheveux bruns, attachés en queue de cheval, brillaient à la lumière du jour, traversant les volets entrouverts du salon. Ses doigts fins attrapaient avec douceur et dextérité les bols et assiettes vides de la petite table ronde qui trônait au milieu de la pièce. Ses yeux noirs et son sourire radieux illuminaient nos visages quand elle nous regardait.
A ma droite, se trouvaient Belt, un Kungfouine survolté, toujours en train de bouger, mais avec le cœur sur la main, et Trixie, une petite Coupenotte timide, mais qui pouvait entrer dans des rages plutôt impressionnantes. Sur ma gauche se trouvaient Pierre, avec son sourire charmeur et sa chevelure dorée, et son dernier pokemon Kyubi, un petit Zorua qu’il avait pris sous sa protection alors qu’il avait été abandonné sur le bord de la route. Cet incident avait traumatisé Kyubi, qui restait à présent assez peureux et très collant parfois, même s’il était surement le plus intelligent de nous tous.
- Vous auriez pu venir me chercher pour qu’on puisse manger tous ensemble, leur affirmais-je alors, plutôt déçut. - On y a pensé, mais tu dormais tellement bien, souffla Trixie à mon oreille. Et puis, te voir tomber dans les escaliers me fait toujours rire, je ne voulais pas manquer ça, lança-elle d’un air taquin. - C’est vrai que c’est toujours drôle, ajouta Belt, et puis bon, on t’attendait pour quelque chose de plus important, plaça-t-il savamment pour attirer mon attention.
Voyant mon intérêt pour cette réponse, Belt fit le tour de ma chaise et tira sur la manche noir du polo à Pierre. Il se retourna vers lui, ses grands yeux verts plongés sur le petit visage implorant de son ami pokemon. Malgré nos différences de langage, Pierre sembla comprendre les mots de son interlocuteur et se leva de sa chaise, nous regardant comme pour nous annoncer une nouvelle. Belt alla se rassoir et Pierre entama son discours :
- Ce soir comme vous le savez je suis invité à une soirée pour halloween, dit-il sur un ton clair et posé. Mais comme je ne peux vous amener, avec l’accord de maman, vous pourrez faire la fête ici, avec tous les pokemon des alentours que vous inviterai, lâcha Pierre enjoué.
Nos réactions ne se firent pas attendre, nous allions avoir NOTRE fête. C’était la première fois, et nous pourrions inviter ceux que nous voudrions. Nous sautions de joie, criant et courant dans tous les sens. Pierre et sa maman nous faisaient assez confiance pour nous laisser seuls et surtout nous permettre de faire notre fête.
- Donc, continua Pierre, je vais faire quelques courses pour vous et je préparai le repas pour ce soir en fonction du nombre d’invité, ça vous va ? questionna-t-il. - Oui ! avions-nous crié d’un seul bloc, même si ce n’est pas exactement les sons qu’il avait dû entendre. - Très bien, je vous laisse sur la table une liste des pokemon du voisinage, vous n’aurez qu’à cocher les cases devant les pokemon que vous voulez inviter. Faites cela avant qu’on revienne avec maman et ça sera parfait, expliqua-t-il gentiment.
Tandis que notre maitre et sa maman se dirigeaient vers la sortie, nous nous bousculâmes pour atteindre la liste posée délicatement sur la table. La nappe en coton blanc tressé recouvrant le bois verni du mobilier faisait ressortir la touche bleuté de la feuille sur laquelle se trouvaient ces noms. Parmi eux, pleins de pokemon que nous ne voulions pas voir, car trop prétentieux, trop bête, ou simplement par jalousie, mea culpa d’ailleurs. Néanmoins, nous nous étions mis d’accord sur trois amis que nous voulions absolument voir : Stared, un Crikzik qui habite juste en face de chez nous, Warel, une Mysdibule qui vit à côté de chez Stared et enfin Clawser, un Rototaupe qui réside en bas de notre ruelle.
- Voilà, notre liste est complète, on a plus qu’à attendre le retour de Pierre et Johanna, annonçais-je joyeux. - Oui, mais qu’allons-nous faire en attendant, questionna Trixie ? - Ben, comme d’hab’ quand on est seul, on va dans le jardin et on s’entraine, fit Belt avec enthousiasme. - Ah non ! cria Trixie inquiète, la dernière fois qu’on a fait ça sans Pierre, ça a mal finit, on a du amener Kyubi au centre pokemon rapidement, insista-elle en regardant le Zorua. - Oui…, j’ai pas trop envie de… subir ça à nouveau, avoua le concerné d’une voix fluette et hésitante. - Ok, ok, on a qu’à regarder la télé alors, ils ne devraient pas en avoir pour trop longtemps, s’inclina Belt.
Nous acquiesçâmes tous, puis nous nous installâmes sur le canapé, alignés comme une brochette de légume. Même si les programmes laissaient à désirer, nous rigolions sur telle ou telle présentatrice ou sur tel ou tel dessin animé, avec de fortes disparités sur les avis. L’attente ne fut donc pas trop longue tant nous nous amusions. Quand ils rentrèrent, les poches remplies à outrance, ils se dirigèrent vers la cuisine qui jouxte le salon pour ranger les diverses provisions ramenées. Plein d’impatience et de curiosité, nous nous précipitâmes vers cette pièce pour connaitre le contenu de nos futures assiettes.
- Doucement, doucement, chantonna Pierre à notre arrivée massive. J’ai compris, je vais vous dire ce que je prévois pour vous ce soir.
Chacun de nous avait des idées sur ce menu mais aucun ne s’attendait à cela. En entrée, des champignons farcies. Pour le plat principal une quiche au potiron et à la truffe avec du veau en accompagnement, suivi d’un plateau de fromage aussi varié que le tableau de chasse de Casanova. Pour le dessert, la cerise sur le gâteau si je puis dire, un assortiment comprenant forêt noire, tarte aux fruits rouge et crème anglaise. Cela tenait plus du festin que d’un simple repas, encore plus pour nous, pokemon. Nous avions généralement une très bonne nourriture, mais adaptée pour nos physionomie. Mais grâce à Pierre, qui durant ces derniers mois nous avait fait gouter de tout, il avait su quel menu serait le plus adéquat pour nous, équilibre parfait entre plaisir et assimilation digestive. A nos visages émerveillés, il en conclut que cela nous convenait et se mit au fourneau.
Après une journée banale pleine d’insouciance et de diverses disputes sur des choix de décoration, nous étions arrivés à la lisière d’une soirée qui s’annonçait comme mémorable. Et effectivement, elle allait l’être, pas comme nous le pensions d’ailleurs.
Après la découpe épique de quelques citrouilles et la mise en place de fausses toiles d’araignées, nous nous reposâmes enfin, avant d’accueillir nos invités. La maman de notre dresseur, sur le départ avec son fils, nous prévint :
- Vous pouvez faire ce que bon vous semble mais trois règles s’imposent, déclara-t-elle solennellement. Vous ne casser ou n’abimer rien, on ne joue pas avec la nourriture, et surtout, pas de sortie de la maison, en dehors du jardin c’est bien clair ? dit-elle d’un ton doux mais ferme. - Maman, les invités sont devant la porte, ne les faisons pas attendre, siffla Pierre, gêné de ne pas faire entrer les pokemon plus rapidement à l’intérieur. - Très bien, entrez tous, et pas de bêtises ! ajouta alors Johanna, dans l’encadrure de la porte d’entrée.
Nous répondîmes en cœur avec des signes de tête approbateurs. Pierre, qui finissait d’enfiler son manteau, se dirigea vers nous pour nous embrasser un par un avant de nous quitter, la main en l’air en signe d’au revoir. La soirée avait donc commencé. Nos amis étaient eux aussi très excités et après quelques plaisanteries, nous nous installâmes à table. Nous n’avions plus qu’à nous régaler grâce aux préparatifs de Pierre.
Après un bon repas et quelques jeux, nous décidâmes de regarder quelques programmes d’horreur qui passaient en seconde partie de soirée. Le film commença quand Stared nous expliqua :
- Vous savez qui est le personnage le plus connu d’Halloween ? nous demanda-t-il souriant.
Tous répondirent pas la négative sauf Kyubi, lui, connaissait la réponse et ne tardait pas à nous la faire partager :
- Il s’agit de Jack-o'-lantern, dit-il d’un ton neutre. - Jacquot Lent et Terne, mais ça fait deux personnes ça, répondit Trixie visiblement perturbé. - Non, j’ai dit Jack-o'-lantern. C’est une vieille histoire, vous voulez la connaitre ? interrogea-t-il avec intrigue.
Après une vive réaction positive de notre part à tous, il commença son récit. Il nous expliqua que ce personnage aurait été en fait un maréchal-ferrant irlandais, avare, ivrogne, méchant et égocentrique. Un soir, alors qu'il était dans une taverne, le diable tenta de convaincre Jack de lui laisser son âme en échange de faveurs maléfiques. Sur le point de succomber, Jack demanda alors au Diable de lui offrir un dernier verre avant qu'il n'accepte le pacte. Le Diable se transforma alors en pièce de six pence afin de payer le tavernier. Jack empoigna la pièce et la glissa dans sa bourse. Or, celle-ci contenait une croix d'argent et le Diable ne pouvant plus se retransformer, resta prisonnier sous la forme de cette petite pièce. Jack obtint alors du Malin qu'il ne vint pas réclamer son âme avant que ne se soit écoulé un an. Le Diable accepta et douze mois plus tard, Jack rencontra le Diable sur une route de campagne. Ce dernier réclama son dû et Jack réfléchissant dit alors : "Je vais venir, mais d'abord pourrais-tu cueillir une pomme de cet arbre pour moi ?". Le Diable grimpa sur ses épaules et s'accrocha aux branches du pommier. Jack sort son couteau et sculpte une croix sur le tronc de l'arbre, coinçant à nouveau celui-ci. Le rusé maréchal-ferrant obtint alors du Diable la promesse qu'il ne prenne jamais son âme. Sans autre solution, le Diable accepta et Jack effaça la croix du tronc.
- Ouah ! m’exprimais-je alors. Et ensuite que se passa-t-il ? questionnais-je impatient. - He bien quelques année plus tard, Jack mourût, continua Kyubi.
La suite est que Jack, à sa mort, se vit refuser l'entrée du paradis à cause de sa vie d'ivrogne. Il se rendit donc chez le Diable mais celui-ci lui rappela qu'il ne pouvait pas prendre son âme. "Mais où vais-je aller ?" demanda Jack. "Retourne d'où tu viens" lui répondit le Diable. Il faisait nuit, froid et un grand vent soufflait. Jack demanda alors au Diable s'il n'avait pas de quoi l'éclairer. Le Diable lui donna une braise. Jack la mit dans un navet qu'il était en train de manger pour la protéger du vent glacé. Depuis lors, Jack est condamné à errer comme une âme en peine au milieu des ténèbres.
- C’est du flan ton histoire ! s’indigna Clawser. D’où sors-tu une telle histoire ? ajouta-t-il. - Non, c’est ce que j’ai entendu par monsieur Godildas quand il parlait de la vieille bâtisse sur le terrain abandonné, rétorqua Kyubi. - Oui, mais c’est qu’une légende, ajouta Belt anxieuse. - Apparemment peut être pas, répondit Kyubi de nouveau. Si j’ai bien compris ce qu’il s’est dit, cet esprit serait actuellement dans cette maison abandonnée et on pourrait le voir que le soir d’Halloween, dit-il tout bas. - Ca me parait bizarre, surtout qu’il parle de navet et non pas de citrouille dans cette histoire, annonça Warel. - Oui, je sais, rajouta Kuybi, mais les navets ce n’est pas facile à sculpter, alors ça a du évoluer au fur et à mesure des siècles je suppose, se justifia-t-il. - T’es qu’un menteur c’est tout ! hurla Stared. - Non, ce n’est pas vrai ! rétorqua violemment Kyubi.
Le ton commençait à monter entre mes deux amis et avant que je ne puisse m’interposer, Stared proposa une chose inimaginable, qui allait définitivement graver cette soirée dans nos petites têtes, mais je n’en avais pas encore conscience.
- Eh bien alors, allons vérifier tous ensemble qu’est-ce que vous en pensez ? demanda-t-il fier et provocateur. - C’est que…, tenta Warel. - Fait pas ta rabat-joie Warel, coupa Clawser et vous non plus, ajouta-t-il en nous montrant Trixie et moi-même. Qui veut y aller ?
Kyubi, pourtant très peureux, leva la patte de rage, il ne supportait pas de se faire traiter de menteur. Warel, Stared et Clawser levèrent la main aux aussi et il ne resta plus que nous deux. Au bout de quelques secondes, il ne resta plus que moi, Trixie s’étant rendu à la majorité.
- Mais on nous a bien dit de ne pas sortir de la maison ! criais-je en colère. - T’inquiètes pas, tu peux rester ici tout seul si tu veux, grinça Stared. De toute façon, on sera largement revenu avant ton dresseur, insista-t-il avec mépris. - Mais je… bon d’accord, allons-y.
L’idée de me retrouver seul était plus insupportable que d’aller dans un endroit qui nous était interdit, et puis, j’avais un devoir de protection envers mes amis et je me devais d’être là si cela tournait mal.
Nous partîmes donc pour cette fameuse maison « hantée » par l’intermédiaire du jardin. Un trou était présent dans la clôture arboricole et cela fut aisé de nous faufiler à l’extérieur de notre foyer. Une fois dehors, il ne fallut pas plus de cinq minutes pour arriver devant cette immonde demeure qui tombait en ruine, la caricature typique de la maison hantée. Je me disais d’ailleurs que Stared devait avoir raison, que tout ceci n’était qu’une farce, que Kyubi, encore une fois, avait naïvement cru. Mais là n’était pas la question, nous étions arrivés et nous nous apprêtâmes à entrer dans cette grande résidence délabrée.
- Ça fait un peu peur quand même, murmura Trixie tremblante, accrochée à moi. - T’inquiètes pas, il doit pas être bien méchant ce Jack, soufflais-je sans y croire. - Allez, en route, on doit vite revenir chez vous après la visite de cette maison vide, ricana Stared. - C’est pas vide ! Et puisque c’est comme ça, j’y vais en premier !!! s’exclama Kyubi outré.
Il se précipita alors vers la porte d’entrée partiellement en miette. Pris de court, nous le suivîmes le plus rapidement possible mais il rentra dans la baraque avant que nous ayons le temps d’arriver à l’entrée. Essoufflés, nous nous apprêtions à nous infiltrer dans la bâtisse quand le cri de Kyubi retenti. Je me précipitai alors, poussant Stared et Warel qui s’apprêtaient à enter. A peine rentré, je vis Kyubi, allongé au sol, les pattes avant sur le dessus de sa tête. Je me penchai alors vers lui en lui demandant ce qu’il s’était passé :
- C’est… c’est… c’est lui, je l’ai vu ! Il tenait une lanterne, il était horrible, il… il…, bredouilla-t-il la larme à l’œil. - Ne t’inquiètes plus, il est parti, lui répondis-je. Mais tu es sûr de ce que tu as vu ?
Derrière moi, les cris de mes amis servirent de réponse à ma question. Ils semblaient montrer un coin du couloir qui s’étendait face à nous. Une lumière pourpre scintillée au fond du corridor et s’enfuyait vers l’étage supérieur, dans un lugubre grincement. Cette découverte nous glaça le sang et nous commencions à regretter cette escapade. Au bout de quelques minutes d’immobilité nous commençâmes enfin à nous remettre de cette vision.
- Visiblement, il doit pas être méchant, sinon il aurait attaqué Kyubi avant qu’on entre, dis-je en tremblant. - Ouais, et puis de toute façon, cette lumière, c’était surement un humain qui s’amuse à nous faire peur, rétorqua Stared hésitant, le regard fixé sur le mur du fond.
Je me tournai alors vers le plus proche interrupteur pour tenter d’allumer la lumière, mais rien ne se produisit.
- Impossible, affirmai-je alors, sans électricité pas de lumière, et une lumière rouge comme ça avec une bougie c’est pas possible, ajoutai-je pas très rassuré. Allez, rentrons, on a pas besoin de trainer ici plus longtemps, ordonnai-je sans conviction. - Pas question ! maintenant qu’on est là… on… on… on va vérifier que j’ai raison ! s’exclama Kyubi, la mâchoire tremblotante.
Sa soif de vérité était bien plus forte que sa peur, et cela nous surprenait d’autant plus que c’est lui qui d’habitude était le plus peureux d’entre nous. Mais en vue de cette détermination, nous décidâmes de continuer notre périple. Un escalier à monter, ce n’était pas si difficile.
- Bon, hésitai-je, allons-y, on va se déplacer en file indienne, comme ça si y’a un problème devant, les autres pourrons réagir en conséquence.
Tous acquiescèrent et je pris donc la tête de notre petit train anxieux. Arrivés à l’escalier, nous découvrîmes des marches en très mauvaise état et un humain adulte ne pourrait pas monter sans risquer de passer à travers le bois pourrissant. Pour nous, cela ne posait pas de problème, il ne fallait pas monter à plus de deux à la fois. Nous montâmes donc en évitant trous et planches cassées. Au premier, nous attendait un couloir livide, qui s’ouvrait sur quatre pièces différentes, toutes placées sur la droite. En y repensant, l’architecture de cette maison était très atypique. Après une brève concertation, nous décidâmes de former deux groupes : un pour surveiller le couloir et les escaliers, un autre pour visiter les pièces visiblement abandonnées. Kyubi, Stared et moi-même formions le second groupe.
- Ça me rassure pas, commença Kyubi. On aurait peut-être pas dû monter, continua-t-il, visiblement revenue à son état habituel. - Ah non ! C’est pas le moment, tu voulais voir alors on y va ! s’indigna Stared. - C’est pas la peine de crier comme ça ! cria Kyubi, c’est pas ma faute si j’ai peur ! hurla le jeune pokemon.
S’en suivit une grande dispute générale, ou chacun tentait d’imposer son point de vue aux autres. Vu de l’extérieur, on aurait pu penser qu’on était plus ennemi qu’amis. Les voix se faisaient de plus en plus forte, de plus en plus agressives quand tout à coup, un grand crissement se fit entendre. Une sorte de grincement strident, mêlé à un cri de douleur à la limite de l’humain. Nos cœurs s’arrêtèrent, tout du moins le mien, et nos cris cessèrent en un instant. Nous avions tous les yeux rivés sur le fond du couloir où commençait à se dessiner une forme lumineuse inhabituelle.
Cette forme naissante prit tout d’abord l’aspect d’un nuage noir avec en son centre cette petite lumière pourpre que nous avions entraperçut en bas. Puis, lentement, ce nuage pris la forme d’un homme tenant une luciole rougeâtre. Ce lampion finit lui aussi par changer de forme, dessinant peut à peu un navet taillé avec en son cœur cette fameuse étincelle grenat. Cette ombre à présent parfaitement dessiner s’avancer vers nous, de plus en plus rapidement. Je ne sais plus lequel d’entre nous avait commencé à hurler, mais nous avons tous suivi et nous nous précipitâmes dans les escaliers. Mais on avait oublié un détail : les escaliers étaient toujours en aussi mauvais état qu’à l’aller et nos grands pas pressées ainsi que notre nombre eut raison de sa solidité et il s’écroula, nous entrainant avec lui.
- Pouah. Ouch ! Tout le monde va bien ? lançai-je dans la poussière provoquée par notre chute. - C’est pas la fête, prononça une voix à ma droite, celle de Trixie.
Les autres répondirent plus ou moins rapidement avec des phrases allant du « M*rde » au « J’ai mal mais ça va ». A vrai dire, ce qui me faisait le plus peur à ce moment-là, c’est de voir apparaitre de nouveau Jack. Je me dépêchai pour me relever et aider les autres avant la retombée de cette brume de débris qui nous couvrait. A peine debout, les poussières tourbillonnantes disparurent soudainement laissant place à cette silhouette morbide et translucide qui nous était apparu il y a peu. Surpris et effrayés, aucun de nous ne put bouger.
- Si… si c’est un vrai fantôme on fait quoi ? cria Trixie affolée. - Je ne sais pas, je… je…, balbutiai-je. - On a qu’à l’attaquer tous ensemble, de toute façon, on peut pas s’enfuir, hurla Warel qui trembler encore plus que nous tous réunis.
Warel avait beau être la plus paniquée, son idée était la meilleure, même la seule pour ainsi dire. Il y eut un moment de flottement où tout le monde se regarda, Jack y compris. Nous commençâmes alors à nous concentrer pour lancer nos attaques. Nous avions l’habitude de nous battre tous ensemble ce qui fait que nous connaissions nos attaques préférées et savions comment les canalisées. Je commençai avec une attaque feinte en sautant au niveau de notre adversaire qui trônait à quelques dizaines de centimètres du sol. Esquivée de justesse, Warel lança une morsure en se jetant corps et âme et attrapa le pied de Jack. Il se débattit et réussi à se libérer mais trop tard pour éviter l’attaque combiné poursuite / survinsecte de Kyubi et Stared. Un peu sonnée, Belt en profité pour tenter un ecras’face mais elle passa à travers sans le toucher. Pris d’une rire gras et dédoublé, Jack ne parvint pas à voir l’attaque coud’boue de Clawser qui l’aveugla, suivi d’un draco-rage de Trixie qui le frappa de plein fouet.
- Ouais ! En plein dans le mille ! Criai-je de soulagement. - Bien vue ! ajouta Warel.
A notre grande surprise, Jack s’était transformé en deux boules de fumée distinctes, l’une avec cette lumière pourpre l’autre avec un halo violacé. C’est alors que des ces deux nuages, naquirent un Fantominus et un Melancolux. Ils se mirent à rire comme s’ils nous attendait pour jouer depuis des années.
Après quelques discussions, ils nous expliquèrent que pour s’amuser, ils jouaient les Jack pour faire peur aux jeunes humains qui venaient faire leur test de courage dans cette maison. Et apparemment ça les faisaient bien rigoler. Après quelques soupirs de soulagement, une longue histoire et quelques éclats de rire, nous retournions, avec Fantominus et Melancolux dans notre maison pour terminer notre soirée.
Et voilà, après quelques heures, j’ai une belle bosse qui est apparue et je dois expliquer la présence de nos deux nouveaux invités à mon maitre. Avec la barrière des langues c’est pas simple, mais bon, on a quand même pas respecté les consignes donc la punition est pas loin. Aller, souhaitez moi bonne chance, moi, je vous souhaite bon Halloween !
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